Vandread

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Vandread

Certainement l’une des séries les plus inattendues et déjantées, Vandread apparaît comme une récréation grandeur nature parmi les différentes séries S.F/mecha. Bourré de références de tout horizon, passant du jeu vidéo à d’autres séries, par des éléments religieux ou de différentes civilisations. Le résultat est un patchwork un peu brouillon mais hautement réjouissant, et sans conteste l’une des séries les plus surprenantes du studio Gonzo.

Un garçon, des bombes et des mechas !

Vandread est tellement éclectique, variant de style et de thèmes selon les épisodes, et repose avant tout sur ses personnages. A mi-chemin entre un Macross et toutes les séries mettant en scène un groupe perdu dans l’espace cherchant à rentrer chez lui. Il faut toutefois noter que Vandread est plus destiné à un public masculin que féminin, que ce soit dans la profusion de charmantes jeunes femmes, ou encore dans le point de départ.

Les hommes sont en guerre contre les femmes, vues et représentées comme de terribles démons guerriers et violents. Le premier épisode s’ouvre sur les derniers préparatifs de l’armée des hommes, prête à partir en guerre avec son nouveau vaisseau et ses machines de combat, des mechas appelés Vandreads. Hibiki Tokai, jeune mécanicien d’une catégorie sociale inférieure, s’introduit dans le vaisseau de guerre à la suite d’un pari idiot, et se retrouve emprisonné sur le navire partant en guerre.

L’affrontement à peine commencé, l’arrivée d’un troisième intervenant, aux forces armées et à la technologie surpassant les deux autres camps, provoque une panique générale. L’intervention d’Hibiki dans un Vandread sauve la situation, mais il se retrouve prisonnier sur le Nirvana, vaisseau des femmes. Deux autres hommes ont également été faits prisonniers, Duero Macfile un médecin et Bart Garsus un navigateur. Ce dernier se retrouve le seul capable de piloter le Nirvana, qui appartenait à l’origine aux hommes. Immergé en son sein, il le dirige par sa volonté, dans ses déplacements dans une zone d’anti-gravité.

Sur la Nirvana, se retrouve également Pyoro, un étrange robot, qui réagit de manière encore plus étrange en analysant l’identité d’Hibiki. Et les hommes et les femmes d’apprendre à se connaître, de surprises sur leur véritable apparence en interrogation sur l’évolution de sentiments naissants, avec les crises et les cas de conscience de quelques-uns des personnages, notre héros en tête.

Hibiki qui apprendra à développer ses talents de combattant, principalement grâce à la formidable capacité qu’il a de faire fusionner son Vandread avec les Bangatas des femmes. Dans leur quête pour rentrer chez eux et avertir les leurs du danger que constitue ce troisième mystérieux intervenant, l’équipe découvrira que celui-ci vient de la Terre et qu’il se sert des humains comme d’une récolte.

Gonzo, un studio appliqué et impliqué !

L’équipe derrière Vandread, le studio Gonzo ne sont pas des novices, on les connaît sur des séries comme Gatekeepers et Blue Submarine 6, mais aussi, et c’est une des raisons de l’influence importante des jeux vidéo dans Vandread, pour la majorité des dessins animés de Lunar, ainsi que les quelques scènes avec images de synthèse dans ces mêmes jeux ; ce qui explique les affinités certaines de ce studio avec les CG (computer graphics).

Le résultat dans Vandread, est assez surprenant. Le design des personnages, réalisé par Kuroda Kazuya, est très réussi et réellement varié, évoquant assez justement ce que peut être une équipe dans un jeu vidéo. Les personnages féminins, nombreux, sont majoritairement séduisants, pour le plus grand plaisir de la gente masculine, mais les quelques héros hommes sont loin d’être en reste.

Les mechas sont designés par Ebigawa Kanetake et Miyao Yoshikazu, s’ils ne se distinguent que peu pour leur originalité dans leur ensemble, sont tout de même plutôt réussis. L’animation est sans faille, reflétant l’évolution et les progrès constants de la qualité des séries télé. D’un point de vue technique, là où le bât blesse se situe dans les scènes en images de synthèse, réalisées par Kawano Tatsuya et Suzuki Akira.

Même si on sent de l’intention, il est évident que les moyens financiers à disposition de l’équipe étaient limités. Cela reste cependant très regardable, et s’améliore au fil des épisodes. Pour ce qui est de la mise en scène, dirigée par Mori Takeshi, elle est plutôt maîtrisée. Malgré certains lieux communs du genre, ainsi que des influences nombreuses, on sent que le réalisateur est plutôt doué, et qu’il sait exprimer ce qu’il veut via la mise en scène et le montage. En clair, d’un point de vue design et réalisation, Vandread se classe dans le tiers supérieur des séries télé de son époque.

 

Les personnages, le noyau central de Vandread !

Il est clair, lorsqu’on visionne les vingt-six épisodes de Vandread, que ce sont les personnages qui insufflent toutes leurs énergies à la série. Il suffit de regarder l’intrigue évoluer entre le premier et dernier épisode. Les deux buts de la petite équipe sont de rentrer chez eux et de découvrir qui est le troisième intervenant de la guerre en cours. Or, aucune des deux situations n’est véritablement résolue à la fin de la première saison et la seconde saison pose plus de question, que de réponses. Ces deux centres scénaristiques irrésolus, c’est uniquement en faisant évoluer les personnages, que Vandread parvient à garder son rythme et son intérêt.

Le personnage central, Hibiki Tokai, est un jeune homme de seize ans, physiquement assez faible, qui se révèle pourtant être le combattant essentiel de l’équipe, surtout pour sa capacité à faire fusionner son Vandread avec les vaisseaux des femmes, pour des résultats souvent surprenants. Au départ lâche, il se révèle par la suite relativement orgueilleux, de manière à ne pas être inférieur aux femmes, mais reste, dans l’ensemble, relativement fragile psychologiquement parlant.

D’un point de vue inspiration, ses constantes hésitations peuvent rappeler sans difficulté Shinji d’Evangelion, et sa fougue et son potentiel caché sont une référence directe à Fei de Xenogears. Son pendant féminin, son intérêt romantique, incompris en tant que tel, et réellement inassumé est Dita Liebely, jeune fille au caractère entier, qui s’attache à Hibiki en tant qu’intérêt scientifique, celui-ci évoluant, sans qu’elle ne comprenne elle-même ce qui lui arrive, vers de l’amour. Evidemment, cela ne va pas sans entraîner une série de quiproquos assez délirants, et les disputes des femmes pour fusionner avec Hibiki valent le détour.

Meia Gisborn, avec ses cheveux bleus, évoque Rei Ayami d’Evangelion. Son passé torturé, au centre d’un sublime épisode, ainsi que sa volonté d’avoir assez de pouvoir pour n’avoir besoin de personne, rentre dans un schéma archétypal auquel appartient, entre autre, Squall de Final Fantasy VIII. D’un point de vue du design, elle est également l’un des personnages les plus réussis. Buzam A Calessa, le second du vaisseau, possède un design assez oriental, rappelant la série El Hazard. D’un point de vue personnalité, elle remplit le rôle du personnage plein d’expérience, qui intervient au moment où il faut pour motiver ses troupes, mais surtout Hibiki.

Le capitaine du vaisseau, l’ancestrale Magno Vivian débute en rentrant dans l’archétype du vieux personnage mystérieux et plein d’expérience, pour ensuite servir d’élément comique, en contre-pied de son apparence globale. Le pilote du vaisseau est un homme, Bart Garsus, élément quasiment purement comique, dont le nom et la fonction sur le navire ne sont pas sans évoquer Bartholomei de Xenogears. Le dernier homme de l’équipage est Duero MacFile, médecin qui remplit la fonction du beau et grand brun ténébreux, aux pensées indécelables, calculateur et presque toujours maître de la situation. Son intérêt romantique se situe en Parfet Balbair, la mécano du vaisseau, au design évoquant plus ou moins Narusegawa de Love Hina.

Passons ensuite à Gascogne Rheingau, dont le nom possède des sonorités franco-germaniques, remplit le rôle de femme forte et de conseillère avertie pour notre héros. Pour revenir brièvement sur les trois hommes, il faut constater qu’ils remplissent chacun une fonction particulière et complémentaire, guerrier, pilote, docteur, toujours dans un respect d’archétypes assez directement tirés du jeu vidéo.

Jura Basil Elden, quant à elle, est la gravure de mode blonde et un peu vaniteuse de l’équipage. Elle est le pendant féminin de Bart en matière d’élément comique, en moins ridicule et en un peu plus ambigu. Un dernier personnage d’importance est Rabat, diminutif de Rat Bastard, un traître à la solde de la Terre, expert en art martiaux, il est très ambigu, surtout dans ses rapports avec Hibiki. Son design est à peine démarqué de celui de Fei de Xenogears, avec la même coupe de cheveux. Son partenaire, une femelle orang-outang du nom de Buutan craque complétement pour le robot de l’équipage, Pyoro.

 

La fin d’une fusion de robot !

Il est évident que Vandread, avec ses références et son genre hésitant et bâtard peut surprendre, ils mélangent les genres tels que la S.F, la comédie romantique ou la parodie pure. Ce n’est pas pour autant qu’il faut passer à côté, que ce soit pour son scénario bourré de références, le design réussi des personnages, et l’enthousiasme global qu’il s’en dégage. Vandread fut le premier gros succès du studio Gonzo, qui depuis reste l’un des acteurs important de l’animation japonaise, à qui l’on doit des séries comme Basilisk, Gankutsuou, le comte de Monte Cristo et Last Exile.

Nico

Auteur des articles, c'est une vraie encyclopédie à lui tout seul ! Passionné de BD, mangas, japanimation, depuis sa plus tendre enfance. Biberonné dès son plus jeune âge par les émissions jeunesse comme Récré A2 et le Club Dorothée. Voulant faire profiter le public profane autant que les experts, notre auteur a toujours eu à l’esprit de transmettre son savoir encyclopédique sur les dessins animés, au plus grand nombre. Son anime préféré n’est autre que Neon Genesis Evangelion du studio Gainax, qui reste pour lui une œuvre charnière, dans le sens où elle lui permit de découvrir l’immensité de l’univers du dessin animé japonais.

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