Retour sur la série Cat’s Eye

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Retour sur la série Cat's Eye

Je me remémore agréablement ces dimanches soirs sur FR3 à l’époque ; où l’on pouvait voir nos trois voleuses sexy. Voici plusieurs années que les trois superbes chattes attirent, par leur ingéniosité, leurs silhouettes félines, et leur dextérité, un public toujours plus nombreux de fans. Et ce n’est pas les supporters de la première heure qui diront le contraire, car Cat’s Eye reste à ce jour l’une des licences de Tsukasa Hôjô la plus connue avec le fameux Nicky Larson.

 

Petit récapitulatif

Alex, Tam et Cylia Chamade sont trois magnifiques sœurs japonaises dont le père est allemand. Celui-ci est un peintre de renom dans le milieu de l’art et répond au nom de Michael Heintz. Malheureusement pour nos héroïnes, il a disparu alors qu’Alex, la cadette, était encore un nourrisson. Apparemment, bien qu’il n’en soit jamais question, leur mère est décédée et leur unique but dans la vie est donc désormais de retrouver ce père tant aimé.

Pour ce faire, elles ont imaginé lui faire comprendre comment entrer en contact avec elles en se faisant remarquer d’une façon incongrue. Elles volent, avec le plus de publicité possible, ses œuvres, ainsi que celles d’autres œuvres d’art qu’il avait acquises autrefois. Cette collection privée à été dispersé à l’heure de sa mystérieuse disparition, au début des années 60. Les œuvres de Heintz sont très éparpillées et parfois non-identifiables sauf par les initiés.

De plus, certaines d’entre elles réapparaissent sur le marché avec une signature falsifié. Une piste que les Cat’s eye fouilleront, persuadées qu’elle les mènera aux responsables de la disparition de leur père. Affublées de moulants très provocateurs, les trois filles cambriolent avec astuce, sans oublier de toujours annoncer à l’avance leurs méfaits par l’intermédiaire d’une carte de visite aux couleurs de leur gang : signé Cat’s eye.

Ce nom a été choisi en raison de l’attachement que portait leur mère à une pierre précieuse appeler l’œil de chat. Seul Heintz devrait pouvoir comprendre le message, d’autant plus que presque personne ne sait qu’il avait trois filles. Ainsi, même la police est pratiquement incapable de faire le rapprochement. Heureusement, tout simplement parce que Tam a eu l’idée originale, mais assez utile parfois de tomber amoureuse de Quentin Chapuis, à qui l’affaire est confiée.

Afin de surveiller le commissariat, leur ennemi acharné même s’il n’est pas celui qu’elles craignent le plus, les Chamade ont ouvert le café Cat’s eye juste à côté, ce qui est bien pratique lorsque les policiers viennent échafauder leurs plans sur le comptoir. Plusieurs trappes de visite relient le café au commissariat pour faciliter les déplacements et les fuites en catastrophe.

Pas de meilleure planque possible, comment faire le lien entre l’ennemi public n°1 et les jolies demoiselles qui servent des cafés derrière un bar. Pourtant tous ces indices vont mettre la puce à l’oreille à la subordonnée de Quentin, l’imbuvable Odile Asaya. Cette jeune inspectrice acharnée et plutôt maligne, n’est pas dupe, mais il n’est pas facile de confondre les Cat’s eye. Pourtant la rivalité entre Tam et Asaya, nous donnera quelques moments de pure action et de drôlerie.

 

Des sœurs dynamiques

L’attrait principal de ce dessin animé réside principalement dans ces jeunes femmes étonnantes. L’ainée, Cylia, est une femme fatale intouchable, très philosophe et sans doute la plus mature. Elle est la touche glamour de Cat’eye et a tendance à se détacher des basses choses de la vie. Vous serez surpris de ne pas la voir en compagnie d’un gentilhomme. Elle fera juste un écart le temps d’un épisode très romantique, mais pour Cylia, sa priorité est de retrouver son père.

Sa mouche, judicieusement placée au coin des lèvres, vous séduira, tout comme ses jupes fendues et son décolleté plongeant ; notre brave, mais irascible commissaire Bruno ne nous dira pas le contraire, lui qui transpire à grosses gouttes dès qu’il penche un peu trop le regard.

Alex, elle est la friponne du groupe, un peu garçon manqué et très immature. Le genre de fille qui dans la cours de récré se rangerait du côté des casse-cou et mènerait ses camarades à la baguette. Obsédée par sa ligne, elle ne peut résister à une petite gourmandise. D’ailleurs, elle se fera régulièrement rembarrer par Quentin à ce sujet quand elle essaie de l’aguicher.

N’oublions pas la troisième et la plus connue, celle au caractère d’acier, qui incarne à elle seule la cause de toutes les femmes et dont la jalousie est légendaire, la fameuse Tam. Elle est la voleuse parfaite dans la série d’un point de technique et tactique, femme forte, elle n’hésitera pas à se frotter aux gros malabars qui lui servent opposants dans la série. Sans oublier d’être très féminine, elle saura abuser largement de son charme naturel auprès des hommes tout comme sa sœur Scyllia et ce à bon escient.

Elle est parfaite petite amie, douce et attentionnée, bien que sa double vie ne l’aide pas trop dans sa relation de couple avec notre brave inspecteur Chapuis. Son seul défaut, sont les colères irraisonnées et très masculines, faisant oublier parfois à quel point son personnage est plein de grâce. Il y a de quoi plaindre notre pauvre Quentin.

Un travail d’orfèvre

Contrairement au manga, la série n’a pas de fin. Le dernier épisode n’est qu’un simulacre où Cat’s eye est démasqué. Il vous faudra lire le dénouement dans le dernier volume du manga, qui lui laisse une fin ouverte. La série se divise en deux parties dont les designs sont assez différents. La première est plus fidèle graphiquement au style Hôjô.

Diffusé au Japon sur NTV entre juillet 1983 et mars 1984, elle est dessinée par un des piliers du studio TMS, Sugino Akio qui avait œuvré sur Rémi sans famille, Cobra ou bien encore L’île au trésor. Il est assisté dans sa tâche par un directeur d’animation qui travaille à ses côtés depuis quelques années, Hirayama Satoshi qui bossera sur Un chien des flandres et les Jumelles à Saint-Clare.

A la réalisation, Takeuchi Toshio qui a dirigé de nombreux épisodes de Cobra et Rémi sans famille remplace pour une fois fois Ozamu Dezaki, collaborateur de longue date de Sugino. Cette première partie se termine sur l’épisode 36, alors que les voleuses viennent de commettre leurs méfaits dans notre belle capitale.

Rappelons enfin que son générique de début fut le premier à connaître un grand succès au top 50 nippon. Depuis ce succès, les génériques des séries nipponnes ne sont plus systématiquement interprétés par des chanteurs spécialisés dans les génériques. La seconde série commence en octobre 1984, et s’achève en juillet 1985 sur l’épisode 73, son dessin est un peu anguleux, mais on s’y habitue rapidement.

L’équipe technique a fait de gros changements, Sugino a cédé la place de character designer à son disciple Hirayama Satoshi, et un petit nouveau arrive à la réalisation, Kodama Kenji, qui dirigera par la suite une autre œuvre animée de Hôjô, le fameux Nicky Larson. Il s’agit de sa première grande réalisation, et il gardera un goût prononcé pour les séries policières en travaillant aussi sur Reporter Blues et Détective Conan.

Ce sont les génériques de ce second volet que FR3 a eu la bonne idée de conserver lors des premières diffusions, même si une chanson plus enfantine leur a été ajoutée. Plutôt « hot » pour une programmation jeunesse Française, une lumière tamisée et un fort assombrissement sont venus camoufler quelques rondeurs évocatrices, mais le résultat est tout de même sulfureux à souhait et il laissa une trace indélébile dans la mémoire des spectateurs de l’époque.

Si vous avez, un jour, l’occasion de revoir ce générique en version originale, vous le redécouvrirez complètement tant ses tons bleus et sa clarté ont été modifiés. Toutefois il suscita un important courrier de parents choqués, si bien qu’il fut remplacé pour les diffusions suivantes par un mauvais amalgame d’images de la série, typique des génériques Français.

 

Le dernier casse

A l’époque de sa première diffusion en 1985, chaque dimanche, en fin d’après midi sur FR3 à l’époque, la série fit un tabac et on pouvait même trouver quelques produits dérivés Français comme des albums Panini et des verres à moutarde à l’effigie des Cat’s Eye !

La série orchestrait par les musiques de Kazuo Ohtani sont indissociables de la série. Finalement, cette série à beaucoup mieux vieilli que le manga de Hôjô, qui n’en était qu’à ses débuts. On peut toutefois se demander pourquoi le dessin animé n’a pas continué un peu plus longtemps, connaissant la popularité du manga et des chansons. Hôjô, lui, n’a pas oublié nos trois chattes voleuses et glisse encore régulièrement des clins- d’œil à ses chapardeuses dans ses œuvres.


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Nico

Auteur des articles, c'est une vraie encyclopédie à lui tout seul ! Passionné de BD, mangas, japanimation, depuis sa plus tendre enfance. Biberonné dès son plus jeune âge par les émissions jeunesse comme Récré A2 et le Club Dorothée. Voulant faire profiter le public profane autant que les experts, notre auteur a toujours eu à l’esprit de transmettre son savoir encyclopédique sur les dessins animés, au plus grand nombre. Son anime préféré n’est autre que Neon Genesis Evangelion du studio Gainax, qui reste pour lui une œuvre charnière, dans le sens où elle lui permit de découvrir l’immensité de l’univers du dessin animé japonais.

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