Dan et Danny

Les plus vieux d’entre vous se souviennent sûrement du dessin animé Dirty Pair, rebaptisé dans notre bonne vieille langue francophone Dan et Danny. Cette série fut diffusée à l’époque sur FR3, les dimanches soirs, en 1989. Sa courte apparition n’est cependant pas passée inaperçue. En effet, on ne peut oublier ces deux superbes jeunes filles court vêtues évoluant dans un monde de science-fiction, accompagnées d’un volumineux et curieux animal.

 

Les origines d’un duo de charme

A l’origine, Dan et Danny est une série de romans de science-fiction créé à la fin des années 70 par Haruka Takachiho, le fondateur du studio Nue qui s’occupe du design, des mechas et des personnages de la plupart des animes de l’époque. Ce concepteur de mechas décida de se lancer dans l’écriture de romans de science-fiction afin de renouveler le genre au Japon, en créant des personnages aux caractères un peu moins stéréotypés que ceux qui peuplaient alors les œuvres de science-fiction et de space-opéra. Ainsi naquit sous sa plume les aventures de Crusher Joe à travers six romans qui donneront lieu à une adaptation en dessin animé. L’auteur eut l’idée du titre original Dirty Pair par référence à un duo de catcheuses professionnelles japonaises, assez connue dans les années 70, et surnommées les Beauty Pair. L’anecdote veut que Haruka Takachiho, pendant un de leur match, aurai dit « elles auraient mieux fait de s’appeler les Dirty Pair ! ». Il écrira trois romans sur les Dirty Pair.

La réalisation de la série est confiée à deux personnes Toshifumi Takizawa et Norio Kashima qui travailleront plus tard comme storyboarder sur certaines séries connues. Le design du dessin animé est assez éloigné des illustrations des romans réalisés par Yoshikazu Yasuhiko, mais certaines bases ont été conservées ; une rousse incendiaire et une brune délicate, toutes deux vêtues d’uniformes sexy composés de bottes à talons, d’un mini short et d’une brassière. L’histoire elle aussi a gardé son juste dosage d’action, d’humour et de fantastique. Le character design est confié à Tsukasa Dokite connu pour des séries comme Lamu, Juliette je t’aime et Patlabor. Il s’occupera aussi des trois OAV qui serviront aussi à un futur grand réalisateur comme Shin’ichirô Watanabe à se faire les dents sur un projet d’animation. La bande son est composée par Toshiyuki Kimori connu pour avoir œuvré sur Golgo 13 et le film Albator 84.

Haruka Takachiho

Haruka Takachiho

On peut néanmoins noter quelques changements par rapport au roman, tels que les pouvoirs psychiques de Dan et Danny qui sont oubliés dans le dessin animé, si l’on excepte l’OAV Affair of Nolandia, ou encore leur personnalité beaucoup plus destructrice et égocentrique ; faire s’écraser une station sur une ville ne les empêche pas de dormir, mais c’est une catastrophe mondiale si elles se cassent un ongle ou si leurs cheveux sont décoiffés. Signalons tout de même, qu’elles sont plus sages dans le dessin animé. La raison pour laquelle le dessin animé diffère des romans, alors que ce phénomène ne se retrouve pas pour Crusher Joe (qui a été la première œuvre de l’auteur) réside dans le fait que pour Dan et Danny, Takachiho a vendu les droits de ses romans à la Sunrise, celle-ci héritant du contrôle absolu de la réalisation du dessin animé, tant pour le graphisme que pour le scénario ! En tant que diffusion hebdomadaire, il était en effet hors de question pour la Sunrise que la réalisation dépende entièrement d’une seule et même personne susceptible d’imposer des changements à tout moment pour le respect intégral de son œuvre.

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Deux bombes dans un vaisseau spatial

La série télé fut produite entre 1985 et 1986 par la Sunrise. Les 24 épisodes de la série se déroulent en l’an 2141. La race humaine a colonisé bon nombre de planètes et de systèmes galactiques. Mais ces colonies connaissent les mêmes problèmes que la Terre jadis comme la surpopulation, la pollution et le manque de ressources énergétiques générant une activité de trafic illégal, et, bien sûr la criminalité qui va avec. Pour faire face à ce fléau, une agence privée a été créée : l’association du travail social mondial ou WWWA pour la version originale, chargée de veiller au respect de la loi au sein de chaque colonie, et dont la devise est « je résoudrai n’importe lequel de vos problèmes ! ».

Ici, l’auteur à encore fait une référence cachée au catch féminin qu’il affectionne, la WWWA au Japon signifiant World Women’s Wrestling Association. L’histoire porte sur les aventures de deux des plus fameux agents de l’organisation, Dan et Danny. Bien que leur nom de code soit « les anges de la galaxie », elles sont plus connues à travers l’espace infinie sous le sobriquet de « les affreuses », soit Dirty Pair en anglais. Ces deux charmantes demoiselles n’ont en effet pas volé leur surnom. Ce sont de véritables têtes brûlées, qui n’hésitent pas à employer les grands moyens pour accomplir leurs missions, même si cela se fait au détriment des habitants des colonies. Inutile de préciser que les catastrophes sont leur lot quotidien, et leurs remèdes bien souvent pires que le mal. Cette sympathique, et hélas trop courte, série télé entraîne Dan et Danny dans des aventures aussi extravagantes que mouvementées.

 

Chaque épisode est auto-conclusif et nous fait découvrir, petit à petit, ce 22ième siècle parfois bien étrange. En effet, chaque colonie a son propre style et son propre univers, ainsi la planète Plastone allie la haute technologie à un mode de vie « western », et sur certaines autres planètes les gens sont habillés comme au 19ième siècle. Autant dire que les tenues pour le moins légères de Dan et Danny semblent parfois anachroniques. Nos deux héroïnes doivent donc tour à tour faire face à des supers ordinateurs déréglés, des terroristes, des rats mutants, des monstres cachés dans les égouts, un serial killer, des ex-petits amis peu recommandables, des pirates de l’espace, des fics corrompus ou encore un robot digne de Terminator. Leurs missions sont toutes plus diverses les unes que les autres.

Tour à tour espionnes, détectives ou gardes du corps, Dan et Danny peuvent aussi bien être chargées par leur bien aimé chef Goulet de retrouver un chat persan faisant l’objet d’une expérience top-secrète de la part du gouvernement, que de protéger un jeune prince en danger, de retrouver un espion ennemi auteur de l’assassinat d’un de leur confrère ou bien de faire exploser une usine de munitions appartenant à des mercenaires luttant contre le gouvernement. Leurs missions se révèlent ainsi mi-sérieuses, mi-comiques, mais l’action et la bonne humeur sont toujours au rendez-vous. En effet, il serait impossible de ne pas rire devant les innombrables bévues de nos deux héroïnes. Dès le commencement de la série le ton est donné, Dan et Danny transforment l’immense tour Damoclès, dans laquelle se situe leur appartement, en véritable tour de Pise. On imagine aisément le mécontentement de leurs cinq mille copropriétaires. 

 

Le bout de la galaxie

L’univers de Dan et Danny s’inscrit donc dans la lignée des histoires de science fiction type avec des vaisseaux futuristes, de multiples planètes colonisées, des armes laser et des robots à l’intelligence développée. Rien ne manque ! Cependant, l’histoire se démarque des romans et dessins animés de science fiction que l’on connaît par un scénario assez innovateur. Fini les godiches en danger sauvées par le héros viril et musclé armé d’un gros pistolet laser. Dans Dan et Danny, les filles, certes toujours aussi sexy et peu vêtues, savent se défendre et attaquer toutes seules comme des grandes. Le générique français fabuleusement interprété par Marie Mercier connue pour avoir chanté Démetan, Princesse Saphir, Un chien des Flandres, et Sandrine Bonnet qui avait interprété Isabelle de Paris ; nous remet une touche de nostalgie. Ce nouveau modèle d’héroïne dynamique fut une révolution et laissa une trace visible dans le domaine de l’animation japonaise, et contribuera pour une large part à l’émergence d’un grand nombre de personnages féminins au tempérament de feu.

https://youtu.be/y_cr7cMUnVA

 

Nico

Auteur des articles, c'est une vraie encyclopédie à lui tout seul ! Passionné de BD, mangas, japanimation, depuis sa plus tendre enfance. Biberonné dès son plus jeune âge par les émissions jeunesse comme Récré A2 et le Club Dorothée. Voulant faire profiter le public profane autant que les experts, notre auteur a toujours eu à l’esprit de transmettre son savoir encyclopédique sur les dessins animés, au plus grand nombre. Son anime préféré n’est autre que Neon Genesis Evangelion du studio Gainax, qui reste pour lui une œuvre charnière, dans le sens où elle lui permit de découvrir l’immensité de l’univers du dessin animé japonais.

1 réponse

  1. Franck dit :

    Je viens de redécouvrir cet anime qui m’avait laissé un excellent à l’époque. J’avais vu ses diffusions à l’époque à la télé française à la fin des années 80.
    Après le visionnage de deux épisodes l’animation a certes vieilli mais c’est franchement pas mal. L’humour est présent, les personnages sympathiques et sexy, les répliques fusent, l’univers est déjanté à souhait.
    On passe un très bon moment devant ce dessin animé.
    Dommage qu’on ne trouve pas une édition DVD à la vente.

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