Vaiana : la légende du bout du monde
56 ème long-métrage des studios Disney, Vaiana fait renaître la tradition de l’aventure dans un univers totalement polynésien. A condition de ne pas être phobique aux comédies musicales, la seconde vague des films Disney a de fortes chances de devenir un classique !

Vaiana – la légende du bout du monde
Allez, tous en pirogue !
Accrochez-vous à subir les assauts d’une dizaine de chansons, parfois entêtantes, parfois embarrassantes, dans la lignée du carton de 2013 dont je tairai le nom. Mais tout en gagnant quelques niveaux de plus puisque l’action prend place dans une petite île polynésienne.
Après l’excellent Zootopie sorti en février 2016 dans les salles de cinémas, l’oncle Walt dégaine donc un second film dans la même année, ce qui n’était pas arrivé depuis 2002 avec le doublé Lilo and Stitch et la Planète au trésor.
L’histoire du film commence avec Vaiana, une belle jeune femme qui ne pense qu’à découvrir le vaste monde. Son père lui interdit de s’aventurer au-delà du récif en s’attachant à lui montrer combien son peuple a besoin d’elle sur un territoire certes petit, mais qui couvre tous les besoins de la tribu. La jeune femme tente donc de refréner ses ardeurs, mais la pénurie de poisson et les encouragements farfelues de sa grand-mère, à dépasser les règles, va l’inciter à trahir la promesse faite à son papa. D’autant plus qu’une légende prétend qu’une pierre précieuse dérobée par l’illustre demi-dieu Maui est la cause du chaos survenu sur l’île.
Le scénario est écrit par Jared Bush, célèbre animateur, réalisateur et scénariste. Il s’est fait connaître en travaillant sur Penn Zéro, Zootopie et en 2014 sur Les nouveaux héros. L’histoire, bien ficelée, reste néanmoins très classique et respecte toutes les étapes d’une production Disney : un jeune héros qui a tout à prouver, qui développe ses objectifs puis se décourage avant de se ressourcer auprès de ses compagnons pour accomplir sa destinée.
A la réalisation, ce n’est pas moins que le fastueux duo Ron Clements et John Musker qui sont aux commandes. Ces deux « diables » ont œuvré sur : Basil détective privé, La Petite Sirène, Aladdin, Hercule, la Planète au trésor ou bien encore La Princesse et la Grenouille. Leur réalisation est éblouissante et les équipes Disney ne cesse de repousser leur maîtrise de la 3D. En la matière, Vaiana s’impose comme un grand spectacle, on en prend plein les mirettes. Les nombreux clins d’oeils et autres inspirations des grands chefs-d’œuvres de chez Disney ne manqueront pas de ravir les fans.
Les transformations soudaines de Maui ne sont pas sans rappeler le duel culte de Merlin et Madame Mim. L’impressionnant Monstre de lave, trônant en majesté sur son île, évoque le démon Chernabog de Fantasia. Le film a pu profiter d’une solide documentation ; l’équipe n’ayant pas hésiter à faire plusieurs séjours dans les îles Fidji et Samoa, ce qui sublime une animation à couper le souffle plus proche de la luxuriance des décors de Raiponce que de ceux, plus épurés, de La Reine des neiges. La musique est signée par Mark Mancina qui a composé les musiques de Frères des ours, Tarzan et Planes.
Un océan de scandales !
Vaiana a suscité quelques controverses ! En effet, la communauté polynésienne a critiqué la prestation de Dwayne Johnson pour le doublage de Maui ; jugeant l’acteur incapable de prononcer correctement des mots maoris et samoans sans accent américain. La communauté océanienne restant perplexe sur le fait que la production Disney aurait pu engager un comédien de doublage natif, qui aurait alors rempli parfaitement sa mission.
Du coup, cette histoire relança les débats sur le fait que les acteurs polynésiens sont sous-représentés dans le milieu hollywoodien. Par ailleurs, le personnage de Maui a fait polémique en amont de la sortie du film, après que des personnalités des îles pacifiques aient jugé que le film contribuait à accentuer les stéréotypes sur l’obésité. Ceci a valu à l’oncle Walt un retrait simple des costumes du personnage et s’est excusé d’avoir offensé certaines personnes.
Mais en Europe nous ne sommes pas en reste ! En effet, en France et en Italie, le titre original de Moana fut remplacé par Vaiana pour les francophones et Océania pour nos amis transalpins ! En France le titre « Vaiana » fut choisi pour éviter à Disney certaines mésaventures : Moana étant déjà une marque déposée dans l’union européenne.
En Italie, la raison est des plus cocasse ! Nos chers italiens ont surtout voulu protéger leurs petites têtes blondes de l’actrice pour public adulte répondant du nom de Moana Pozzi. Pourtant, je vous rassure, cette actrice n’était pas le diable et avait surtout engagé des actions dans son pays pour son parti politique et pour la défense des droits des homosexuels. Malgré tout cela, le film reçoit un très bon accueil lors de sa projection dans les salles obscures.
La fin de la traversée
Vaiana offre tout ce qu’on attend d’un bon Disney familial : action, humour, magie, émotion et des personnages secondaires attachants. La septième contribution chez Disney du duo Ron Clements et John Musker est une réussite. Le spectateur a le sentiment de naviguer en terre inconnue, tout ça grâce à nos deux compères qui reviennent en force après le calamiteux film La Princesse et la Grenouille. Vaiana a la marque de fabrique des grands classiques du studio Disney.