Ballerina – Le film d’animation

Ballerina - Le film d'animation

Ce n’est plus à prouver pour personne. Depuis quelques décennies, l’animation a le vent en poupe, confortée par des succès populaires et galvanisée par des réussites artistiques hexagonales.

Ce coup-ci, c’est Gaumont qui monte au créneau et qui se plonge dans l’arène de l’animation avec Ballerina pour doper la fréquentation des salles à la veille de fêtes de fin d’année. Cette période est naturellement propice aux séances en famille. Un créneau porteur qui avait réussi fin 2013 avec le touchant Belle et Sébastien de Nicolas Vanier qui avait attiré près de trois millions de spectateurs.

Focus sur le scénario et les studios

Coproduit par Caramel Films connu pour Le Magasin des Suicides et Quad Cinéma, le film s’intéresse au parcours de la jeune Félicie amoureuse de danse qui fuit de l’orphelinat avec son meilleur ami Victor, pour atterrir à Paris. C’est là qu’elle ne tarde pas, en usurpant l’identité d’une peste à la faveur d’une lettre d’admission qui lui était destinée, à intégrer l’Opéra Garnier.

Passons sur l’incongruité d’un scénario couru d’avance et très prévisible, qui semble prétendre qu’un entraînement de quelques semaines suffit à s’attirer les faveurs d’un professeur exigeant. Voire à rejoindre la distribution du ballet du Lac des Cygnes au côté de la danseuse étoile vedette de la prestigieuse institution.

La plausibilité de l’intrigue importe peu, la firme à la marguerite souhaitant surtout glisser au jeune public l’idée qu’il ne faut jamais renoncer à ses rêves. Et que tout est possible pour peu qu’on s’en donne les moyens. Gaumont applique lui-même le précepte à la lettre en confiant l’animation de Ballerina au tout jeune studio canadien L’Atelier Animation, spécialisé dans la fabrication de longs-métrages en 3D.

Force est de reconnaître que le résultat rivalise sans peine avec les grands de l’animation imposée par des monstres du domaine que sont Pixar, Dreamwork ou Blue Sky. Avec une reconstitution minutieuse et probante du Paris bouillonnant de la belle époque, avec sa tour Eiffel en cours de construction. Au point de tendre vers une regrettable uniformisation déjà déplorée dans l’inégal Le Petit Prince qui perd de vue notre spécificité hexagonale.

Une animation tellement démonstrative qu’elle pèche parfois par excès d’orgueil, à trop vouloir prouver sa maîtrise de la 3D. Le jeune studio en oublie le réalisme anatomique, surtout en ce qui concerne la méchante, tellement hystérique qu’elle en devient risible, ou avec le jeune victor qui gesticule en tous sens comme un pantin désarticulé que les réalisateurs s’amusent à malmener, le cognant ici dans la cloche de l’orphelinat et là dans un lampadaire parisien.

Des gags tarte à la crème, complétés de deux blagues pétomanes, qui feront sourire les plus jeunes mais qui exaspéreront un public plus exigeant.

 

J’aime la danse !

En terme d’amusement, Ballerina remplit tous ses quotas : scénario classique, humour bon enfant, animation soignée.

Problème de taille : le film entend rendre un hommage à l’Opéra de Paris, aidé dans sa tâche par la collaboration experte de deux danseurs étoiles de l’institution que sont Jérémie Bélingard et Aurélie Dupont qui est, depuis, la directrice du ballet.

Objectivement virtuoses, Ils ont supervisé les chorégraphies du film en lui donnant aussi un gage de respectabilité. L’un trouve à la réalisation Eric Summer qui est surtout connu pour son travail sur nombre de série télévisée, Ballerina étant son premier long-métrage cinéma.

Mais la réalisation n’est pas faite uniquement à deux mains, mais bien à quatre car Eric Summer s’appuiera sur Eric Warin pour tout ce qui touche à la conception graphique. Etant donné que les producteurs œuvrent là sur leur premier film d’animation, ils ont crée leur propre studio d’animation afin de faciliter les choses.

Le studio d’animation l’Atelier est né et trouve ses quartiers à Montréal. Ils débauchent Ted Ty, un ancien de chez Dreamwork et de chez Disney qui était, entre autres; animateur sur des créations comme le Roi Lion, Kung Fu Panda, Mulan, Madagascar et la liste est encore longue.

Du coup, il s’occupera de la direction de l’équipe d’animation. La musique est signée par Klaus Badelt, compositeur allemand, qui a collaboré avec l’immense Hans Zimmer. Il est fort regrettable à ce sujet que le film Ballerina, ne jouisse pas de plus de musique classique alors que l’héroïne travaille sur Casse-noisette du grand compositeur Tchaïkowsky. Au détriment d’une musique pop anglo-saxonne rythmée et totalement anachronique.

Pourtant des films comme Fantasia et Allegro non troppo ont prouvé en leur temps que le mélange d’animation et de musique classique pouvait être détonnant.

Le chant du cygne

Même si le scénario est cousu de fil blanc, Ballerina reste un joli divertissement et une incroyable réalisation pour une équipe de production et d’animation montée de toute pièce.

Ballerina se contente de suivre une intrigue sage et résolument familiale, tout en véhiculant un message positif sur l’accomplissement de ses rêves. Le film certes est à réserver à un jeune public, mais cette Ballerina qui ne brille pas par son originalité ou son humour décalé, se rattrape largement par sa gaieté et la belle humeur qu’elle transmet.

Nico

Auteur des articles, c'est une vraie encyclopédie à lui tout seul ! Passionné de BD, mangas, japanimation, depuis sa plus tendre enfance. Biberonné dès son plus jeune âge par les émissions jeunesse comme Récré A2 et le Club Dorothée. Voulant faire profiter le public profane autant que les experts, notre auteur a toujours eu à l’esprit de transmettre son savoir encyclopédique sur les dessins animés, au plus grand nombre. Son anime préféré n’est autre que Neon Genesis Evangelion du studio Gainax, qui reste pour lui une œuvre charnière, dans le sens où elle lui permit de découvrir l’immensité de l’univers du dessin animé japonais.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *